Une fois la réduction des données terminée, la tâche de classifier tous ces spectres a commencé. La démarche était la suivante: d'abord classifier les spectres d'étoiles C galactiques qui sont de bonne qualité. Ensuite classifier les 60 spectres d'étoiles C magellaniques pour lesquelles j'ai fait de longues expositions au Chili. Enfin, classifier les centaines d'étoiles C à faible S/B observées par KDI et moi.
Comment procède une bonne classification? Morgan et Keenan, en jetant les bases de la classification MK en 1942, ont également légué une philosophie de la classification: le processus MK. William W. Morgan explique en quoi cela consiste (The MK Process and Stellar Classification, 1983).
En résumé, la philosophie du processus MK rejette toute connaissance à priori pouvant expliquer l'apparence d'un spectre. Le processus se veut donc entièrement empirique, soit uniquement basé sur les structures observées dans un spectre. De plus, le processus engendre un système de classification complètement autonome, valable seulement dans la plage de longueur d'ondes choisie. On doit le définir, non pas par des facteurs extérieurs telle la température et la gravité de surface, mais bien simplement par les structures spectrales observées. Ce processus MK engendre un système de classification défini par ses standards, soient des spectres avec chacun sa particularité, exprimant tout l'éventail de spectres observés.
Plus concrètement, lorsque on cherche à mettre sur pied une classification, il est d'abord nécessaire de trouver des critères de classification, c'est-à-dire des structures qui varient suffisament entre échantillons pour les différencier grâce à ces structures. Robert Garrison (cours à l'université de Montréal, automne 1997) identifie les principaux moyens pour faire la classification spectrale.
Dans ce chapitre, je montre à quoi ont mené mes recherches de classification des spectres d'étoiles C entre 7700 Å et 8800 Å \ par ces cinq différentes techniques.