Afin d'évaluer la pertinence de la CC comme méthode de classification spectrale, j'ai effectué la petite expérience suivante. J'ai fait une copie du spectre de l'étoile NP Pup de très bon S/B. Puis j'ai modifié la copie. J'ai accentué d'au moins trois à cinq fois la profondeur des raies d'absorption du triplet de Ca II. Finalement, j'ai fait la CC avec le spectre original.
Le degré de cohérence est passé de 1.000 pour l'autocorrélation du spectre original à 0.9989 pour la CC entre la copie modifiée et l'original. C'est une très faible signature. À titre de comparaison, j'ai fait la CC de trois spectres différents de la même étoile dont seul le temps d'exposition variait. Le degré de cohérence se situait entre 0.987 et 0.998. On peut donc dire que la CC de spectres de haut S/B (mais tout de même bruités) rend le degré de cohérence incertain à +/- 0.01 au minimum. Avec des spectres plus bruités S/B = 50, cette incertitude passe à près de 0.05. La signature d'une variation importante du triplet de Ca II en utilisant la méthode de la CC est donc complètement noyée dans le bruit.
On peut s'objecter à ce test simple. Après tout, j'ai modifié seulement trois raies fines. Or, la CC est intrinsèquement plus sensible aux variations des structures à grande échelle qu'aux structures fines. Il est donc pertinent d'utiliser la CC pour chercher ces grandes structures comme par exemple les bandes d'absorption moléculaires. Malheureusement, la normalisation des spectres (en ajustant une fonction linéaire pour préserver les structures de basse fréquence spatiale) introduit elle-même des erreurs qui sont probablement plus grandes que les variations réelles dans les spectres.
J'ai donc refait le même test, cette fois en accentuant de 50% la profondeur de la bande d'absoprtion moléculaire à 7900 Å . Cette fois, la corrélation est passée de 1.000 à 0.990. Encore une fois, il s'agit d'une trop petite différence pour espérer la dissocier des différences dûes au bruit des spectres.