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Les différentes classifications spectrales d'étoiles C

On peut très facilement reconnaître le spectre des étoiles carbonées parmi d'autres étoiles. Une méthode efficace pour découvrir ces étoiles consiste à observer un champ complet d'étoiles à l'aide d'un réseau à faible dispersion spectrale (GRISM). Les bandes d'absorption des étoiles carbonées sautent aux yeux.

Mais classifier les étoiles carbonées est une autre paire de manches. Les spectres se ressemblent tous entre eux. De nombreux remaniements se sont faits dans leur classification depuis qu'on les connaît. C'est la complexité des spectres d'absorption moléculaire et la difficulté d'isoler des raies atomiques qui en sont les grands responsables.

L'étude des étoiles carbonées a débuté en 1867 avec la classification de Sechi (voir la revue de Blanco, 1989). Elles formaient la quatrième de ses quatre classes. À cette époque, on ne savait pas encore quel élément causait les bandes d'absorptions. Puis, au début du vingtième siècle, Pickering et Fleming ont subdivisé les trois premières classes de Sechi en classes B, A, F, G, K, M. La quatrième classe, celle des étoiles carbonées, s'est subdivisée en deux: les étoiles N et les étoiles R. Les étoiles R étaient plus bleutées que les étoiles N.

En 1941, croyant avoir affaire à une seule et même classe spectrale, Morgan et Keenan ont unifié les classes R et N sous l'appellation étoile C. D'après eux, les différences entres ces deux groupes s'expliquaient simplement par la température de surface des étoiles. Un continuum devait exister entre les étoiles R plus chaudes et les étoiles N plus froides.

Malheureusement, au fil du temps, et particulièrement grâce à Yamashita (1972 et 1975) qui a classifié plusieurs centaines d'etoiles C, il est devenu clair que les étoiles R n'étaient pas simplement le pendant chaud des étoiles N. En effet, d'autres types d'étoiles de carbone se sont ajoutés aux deux classes principales, soient les étoiles CH, J, Ba, Li et Hd. Keenan a donc publié une classification MK révisée (1993) incluant ces nouveaux types d'étoiles présentant des spectres d'absorption de carbone moléculaire. Ce faisant, il avouait son échec, celui de l'impossibilité de réunir toutes ces étoiles froides et carbonées en une seule classe continue.

La classification MK révisée sépare dorénavant les étoiles C en quatre grands groupes: C-N, C-R, C-J et C-H. Il existe également quelques groupes marginaux: C-Hd, Barium et C-L. De loin, le groupe le plus nombreux est celui de C-N mais personne n'a fait de statistique approfondie. Le tableau gif présente la distribution des étoiles parmi les classes. Les données sont tirées des listes de Yamashita (1972, 1975) qui comprennent 268 étoiles C galactiques bien observées spectroscopiquement par plusieurs observateurs.

 

Type Nombre Fraction
C-N 151 56%
C-R 36 13%
C-J 49 18%
C-H 25 9.3%
C-Hd 5 1.9%
C-L 2 0.8%
Table: Distribution des étoiles C selon leur type pour un ensemble de 268 étoiles étudiées spectroscopiquement par plusieurs observateurs et tabulées par Yamashita (1972, 1975). Ce tableau dresse un portrait qui se veut indicatif. Deux tiers des étoiles C-J étaient auparavant classées C-R, l'autre tiers était classé C-N. Toutes les étoiles C-H ont autrefois été classées parmi les C-R. On constate que le type C-N est de loin le groupe le plus nombreux. Il sera intéressant de comparer ces proportions à celles du GNM.

 




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Loic Albert
Wed May 12 16:45:53 EDT 1999