First Science Meeting – Montreal

L’équipe scientifique de NIRPS a tenu en septembre dernier sa première réunion. L’équipe en charge de la construction de l’instrument a fait l’état des lieux sur les progrès dans l’assemblage des différentes composantes de NIRPS. Dans l’ensemble, le projet suit de près l’échéancier initialement prévu, et des modules entiers de l’instrument sont déjà complétés.

Par la suite, les chercheurs ont fait le point sur leurs travaux personnels et les grandes questions auxquelles ils chercheront à répondre avec NIRPS. L’équipe s’est vue allouer 745 nuits d’observation alloués par l’ESO à partir de 2020. Ce très grand nombre de nuits ouvre la porte à des projets très ambitieux, mais demande aussi une planification serrée. L’équipe compte diviser le temps à trois grand sous-projets.

Le premier volet de ces recherches visera à identifier les planètes orbitant autour des étoiles les plus près du Soleil, à moins d’une quinzaines d’années-lumières. Ces planètes présentent un intérêt particulier, car on pourra les voir directement avec les grands télescopes en cours de construction, comme l’ELT. L’équipe a conclu en l’importance de cibler un échantillon relativement restreint d’étoiles, de sorte à avoir un échantillon le plus complet d’exoplanètes. Comme plusieurs participants à la conférence l’ont souligné, cette approche permet de mieux caractériser les signaux parasites induits par l’activité des étoiles hôtes.

Le second volet visera à caractériser les exoplanètes détectées par les relevés de transit, comme celui fait par TESS. La détection d’un transit n’informe que sur le rayon des exoplanètes, tandis que les mesures prises par NIRPS nous informeront sur leurs masses. Ces deux mesures combinées permettent une détermination de la densité des exoplanètes et de contraindre leur composition interne.

Le dernier volet des observations visera à caractériser directement la composition chimique de l’atmosphère d’exoplanètes en transit. L’utilisation combinée de NIRPS (infrarouge) et HARPS (optique) permettra d’ailleurs d’observer simultanément de nombreuses espèces chimiques, renforçant d’autant plus l’intérêt des ces observations. La détection récente de fer et d’hélium dans l’atmosphère d’exoplanètes par des membres de l’équipe NIRPS laisse présager un avenir prometteur à cette technique. Plusieurs membres de l’équipe de NIRPS sont aussi des contributeurs importants à l’équipe NIRISS (JWST), et on envisage d’observer les transits des mêmes exoplanètes avec les deux instruments. NIRISS offre une couverture spectrale plus large que NIRPS mais à une résolution beaucoup plus faible. En obtenant des observations avec ces deux instruments, on pourra, par exemple, bien contraindre les abondances relatives de différentes espèces chimiques (NIRISS) ainsi que la circulation globale des vents (NIRPS), ce qui donnera un vue plus complète de ces mondes lointains.

NIRPS science team meeting - Daily schedule