Johannes Kepler (1571-1630)




Johannes Kepler est né le 27 décembre 1571 à Weil der Stadt, près de Stuttgart (Allemagne). Bien que d'origine modeste, il put étudier les mathématiques et l'astronomie à l'Université de Tuebingen, sous la supervision de Michael Maestlin (1550-1631), un des premiers promoteurs du système planétaire de Copernic. En 1594, lors de sa dernière année d'études en théologie, il fut nommé à la chaire de mathématique à l'Université de Graz, où il continua à développer son intérêt pour l'astronomie. Sa foi protestante lui valu d'être expulsé de Graz en 1600. Ayant déjà fait un séjour à Prague en 1599 comme assistant de Tycho Brahe, à la mort de ce dernier en 1601 il hérita de ses archives observationnelles des positions planétaires, ainsi que de son poste de Mathématicien Impérial à la cour de Rudolf II. En 1612, suite à la chute de Rudolf II, il déménagea à Linz, puis en 1621 à Ulm, et en 1627 à Sagan. Cherchant toujours asile à l'abri des persécutions religieuses, il tomba malade et mourut à Regensburg le 15 novembre 1630.

Il fallut à Kepler un quart de siècle de calculs ardus pour transformer le système planétaire copernicien en sa forme moderne, remplaçant les orbites circulaires de Copernic par des ellipses ayant le soleil à un foyer. Le processus l'ayant conduit à ses très fameuses trois lois des mouvements planétaires fut tortueux à souhait, Entremêlant sans retenue son intuition physique et ses tendances mystiques, Kepler rechercha les causes du nombre et agencement des orbites planétaires, plutôt que de se limiter à la traditionnelle description mathématique de leur mouvements. Som premier modèle causal de ce genre, publié en 1596 dans son Mysterium Cosmographicum, était basé sur l'agencement concentrique des cinq solides réguliers. Sans jamais vraiment abandonner cette première idée, dans son Harmonice Mundi de 1619 il rechercha un lien avec les harmonies musicales. C'est caché au coeur de cet ouvrage que l'on retrouve le premier énoncé de la Troisième Loi de Kepler, établissant la proportionnalité entre le carré de la période orbitale et le cube de la distance moyenne au soleil. Les première et seconde Lois de Kepler furent présentées dans son Astronomia Nova de 1609, mais développées en détail avec sa troisième Loi dans le Livre IV de son monumental Epitoma Astronomia Copernicanae, publié entre 1617 et 1621. L'explication physique de ces Lois du attendre un demi-siècle, jusqu'à Isaac Newton et sa théorie de la gravitation universelle.

En 1627 Kepler publia finalement ce qui fut effectivement le summum posthume de la carrière de Tycho Brahé: les Tables Rudolphines des positions planétaires. Ces Tables furent basées sur les observations de Tycho ainsi que les trois Lois de Kepler.

Le 28 mai 1607 Kepler tourna sa plus récente invention, la camera obscura, vers le soleil et y observa une tache, qu'il confondit pour un transit de Mercure, à la surprise générale des astronomes des siècles suivants, tous s'accordant à penser que de tous les astronomes du début du dix-septième siècle, Kepler aurait vraiment du pouvoir faire correctement la part des choses. La visibilité et l'autorité que conférait à Kepler son poste de Mathématicien Impérial furent un support important aux premières observations télescopiques de Galilée, et les publicisèrent en Europe du nord.

Kepler fut un auteur des plus prolifiques. En plus de ses ouvrages astronomiques, on lui crédite souvent le premier roman de science fiction, soit son Somnium, publié de manière posthume en 1634, et qui dérit un voyage sur la lune. Il publia beaucoup dans le domaine de l'optique géométrique, et on lui doit la première description claire (et correcte) de la production des images réelles et virtuelles par les miroirs et lentilles. On lui crédite également l'établissement des bases de la cristallographie, sous la forme d'un petit livret traitant des flocons de neige, qu'il écrit comme un cadeau du nouvel an de 1611 à son patron Rudolf II.

Bibliographie:

Caspar, M. 1959, Kepler, [1993 Dover reprint].

Beer, A., & Beer, P. (eds.) 1975, Kepler, vistas in astronomy vol. 18, Pergamon Press.

Gingerich, O. 1989, Johannes Kepler, in The General History of Astronomy, vol. 2A, eds. R. Taton and C. Wilson, Cambridge University Press, pps. 54-78.


                                           


Retour aux grands moments      

Vers les bibliographies      

Vers les lectures suggerées      

Vers la page d'accueil du GRPS      

Dernière modification effectuée le 18 janvier 2008 par paulchar@astro.umontreal.ca

Tous droits réservés / Copyrighted by
Université de Montréal