L'avenue qui finalement se révèle la plus fructueuse est la mesure directe de la profondeur des raies d'absorption du triplet de calcium. Ce n'est pas nouveau, Richer (1971) dans sa classification utilisait déjà ce critère, mais d'une façon grossière parmi d'autres critères.
Cette fois, il s'agit de prendre des mesures précises pour révéler de légères variations du triplet de calcium. D'autant plus que, pour des étoiles froides comme les étoiles C, le calcium semble dépendre de la température effective de l'étoile (Xu, 1991). On pourrait lier la classification au monde physique.
Quelles sont les difficultés?
La méthode de mesure, décrite plus bas, consiste à paramétriser quatre
raies par des paraboles et à imposer un continu arbitraire afin de
délimiter une surface. Aux deux raies de CaII choisies, sont
associées deux raies de CN servant de référence. La mesure est un
rapport de surfaces entre les raies de CaII et les raies de
CN. L'analyse d'une des trois raies du triplet de CaII a dû
être abandonnée. La raie CaII 8542 Å se fondait à une raie intense
de CN et il aurait été difficile de bien la paramétriser (voir figure
). Bref, la mesure n'est pas une largeur
équivalente mais un rapport de raies. Comme les spectres ne sont pas
calibrés en flux, il est préférable d'utiliser une raie de CN de
référence à proximité de la raie de CaII qui nous
intéresse. Autrement, le rapport de flux perd de sa fiabilité.
Figure: Classification des spectres par ordre d'importance du triplet
de calcium. Les trois raies de CaII sont très fortes pour les classes C1
et C2, et décroissent graduellement jusqu'à la classe C6. Aucun spectre
parmi ceux observés durant ce projet ne s'est révélé de classe plus
tardive que C6. Les raies de CN de référence sont indiquées.