Lorsqu'on parle de pulses des étoiles sur la BAG, il faut clairement distinguer les pulses thermiques des pulsations dynamiques de l'enveloppe stellaire, bien que ces deux pulsations aient lieu chez les étoiles C. Les pulses thermiques dont il a été question précédemment, sont associés au lent changement des conditions propices à l'allumage violent de l'hélium dans les couches internes de l'étoile. On parle d'échelles de temps de l'ordre de 10 années ou de 10 années selon qu'une étoile C appartienne aux moins massives ou au plus massives des étoiles de masse intermédiaire. Par comparaison, les oscillations dynamiques suivent des cycles beaucoup plus courts, de quelques dizaines à quelques centaines de jours, associés à la vitesse de propagation des ondes mécaniques, la vitesse du son, dans l'enveloppe stellaire.
Notons que la plupart des étoiles sur la BAG montrent aussi
des pulsations dynamiques. Autrement dit, elles sont presque toutes
variables, soit de type irrégulier ou de type Mira. Lloyd-Evans (1985) fait la
division des types de variabilité pour les étoiles C, et S (tableau
). Cette variation de luminosité est surtout
flagrante dans les bandes optiques V, R, I. L'amplitude des variations dans ces
bandes est souvent de plus de trois magnitudes. Mais dans les bandes
infrarouges, là où les étoiles C sont les plus brillantes, la
variabilité est bien plus faible, moins d'une magnitude. Dans la bande U
et en deçà, les étoiles C sont pratiquement invisibles à cause de
larges bandes d'absorption de la molécule C et CH. On ne peut pas
directement lier variabilité photométrique et variabilité de la vitesse
radiale mais McClure & Woodsworth (1990) ont déterminé que la dispersion des
vitesses radiales était était plus grande pour les étoiles C de type N
dont je définis les caractéristiques au prochain chapitre.
Population d'étoile sur la BAG
Type de variabilité Abondance Échantillon Non-variables Lb+SRb SRa+M
1.5ex[0pt]Type de carbone # Irrégulières Mi-régulières MS très faible 136 79% 10% 12%
S faible 71 68% 15% 17%
S modérée 63 43% 19% 38%
SC modérée 30 27% 39% 43%
C assez forte 43 14% 37% 49%
C forte 74 32% 42% 26%
C très forte 173 27% 62% 12% C (tout) forte 290 26% 53% 21%
Avec le perfectionnement des détecteurs infrarouges, les froides étoiles C ont naturellement fait l'objet de plusieurs études photométriques dans les bandes J, H et K. À ces longueurs d'onde, les étoiles C sont très brillantes.
Considérant le grand nombre d'étoiles C tabulées dans catalogue d'étoiles variables GCVS, il est surprenant de trouver si peu de données JHK pour ces étoiles. Seules quelques étoiles ont à la fois des données JHK et une classification spectrale précise (voir Yamashita 1972 et 1975). La source principale est Noguchi (1981) qui en a observé 138. Il y a aussi Lambert (1986) - 30 étoiles, Bergeat et Lunel (1980) - 34, Walker (1980) - 25. Les observations faites à l'aide du satellite IRAS ont par ailleurs mené à la découverte de nombreuses étoiles C pour lesquelles des données JHK ont aussi été obtenues, voir par exemple Fouqué et al (1992). Malheureusement, on ne connaît pas le type d'étoile C dont il s'agit. Aucun effort de classification n'a encore été fait puisque leur découverte est récente. Mentionnons, dans ce groupe, l'étude de Aaronson et al. (1990) qui publie des mesures JHK pour 424 étoiles C galactiques dont la plupart reste sans classification spectrale.
Par ailleurs, les étoiles C des NM ont fait l'objet de plusieurs études. Entre autres, Cohen et al. (1981) et Costa & Frogel (1996) ont mesuré 89 et 204 étoiles respectivement. À ces données, il faut ajouter celles obtenues par Feast & Whitelock (1992 et communication privée) dont beaucoup non encore publiées. Il s'agit d'au moins 300 étoiles C parmi les quelque 850 découvertes spectroscopiquement par DIK.
Pour ce mémoire, les données de Noguchi (pour les étoiles galactiques) et les données de Whitelock & Irwin (pour les NM) ont été utilisées.