Bon nombre de mécanismes d'origine solaire pourraient potentiellement influencer le climat, tous étant associés au cycle d'activité magnétique du soleil. Les variations de l'irradiance solaire totale observées de l'espace depuis 1978, de l'ordre de 0.1%, sont trop faibles pour avoir eu un impact important (en supposant évidemment que l'amplitude de ces variations soient représentatives des variations de l'irradiance dans le passé plus lointain). Une variation de la couverture nuageuse modulée indirectement par l'activité solaire via son effet sur le flux de rayons cosmiques pénétrant l'atmosphère terrestre a également été proposée.
Un des mécanismes
les plus prometteurs implique les variations du flux ultraviolet
(UV) solaire, dont les variations sont beaucoup plus importantes
que dans le visible (voir Figure 1). Bien que ne contribuant très
peu au bilan énergétique total, les UV solaire sont les principaux
déterminant de la chimie et du chauffage de la stratophère, et
l'inluence du niveau de l'activité solaire sur ces couches
atmosphériques est maintenant bien documentée. Cependant,
la nature du couplage
avec la basse atmosphère ("troposphère", altitude 0-10 km)
demeure mal compris.
Figure 1: Portion du spectre solaire dans l'ultraviolet lointain. Le trait jaune indiquent le niveau général de variabilité dans la partie UV du spectre entre les phases basses et élevées d'activité solaire. La variabilité dans certaines raies spectrales, comme Lyman-alpha et CaH+K, est encore plus grande. Données spectrales provenant de la mission Atlas-1, gracieuseté de G. Thuillier (Service d'Aéronomie/CNRS, France).
Le premier volet de ce projet consiste à produire un modèle
physique décrivant les variations du flux UV solaire dans
diverses bandes spectrales importantes pour la chimie et
la dynamique stratophérique, en fonction du niveau général
de l'activité solaire. L'idée est d'utiliser nos
modèles dynamo du cycle d'activité solaire
en input à
modèle de l'irradiance solaire totale,
modifié pour produire non plus seulement la TSI mais l'irradiance
spectrale dans ces bandes UV d'intéret. Ceci demande le développement
de modèles plus réalistes pour la formation des facules et du réseau
magnétique supergranulaire, tâche pour laquelle nous pouvons
bâtir sur notre récent
modèle DLA du réseau supergranulaire.
Il s'agira finalement de construire des spectres UV globaux
à partir de la couverture photosphérique de ces différent types
de structures.
Ce projet a été financé en partie par une
subvention
du programme de projets de recherche en équipe
du FQRNT (Québec).
Qui travaille là-dessus dans le groupe:
Paul Charbonneau,
Kim Thibault,
Cassandra Bolduc, en collaboration avec
Michel Bourqui (Dept. sciences atmosphériques et océaniques, U. McGill),
et Stella Melo (Agence Spatiale du Canada).
Réponse climatique
La réponse climatique aux variations du flux UV solaire
passe fort probablement par l'ozone, principale absorbeur des
UV dans la stratophère. Le problème clef, visé par le second
volet de ce projet, est le couplage
entre la stratosphère et la haute troposhère.
Ce couplage étant de nature dynamique (échanges de masses d'air,
transport turbulent etc), son étude requiert un modèle couplé
de la chimie et de la dynamique atmosphérique. Nous comptons
dans un premier temps utiliser le modèle FASTOC, particulièrement
efficace numériquement, pour une étude systématique
de la réponse
atmosphérique à divers niveaux d'activité solaire, via un grand
nombre de simulations sur des échelles temporelles allant de
l'année au siècle. Le but ici est de pouvoir produire des moyennes
d'ensemble qui soient représentatives. Ceci sera complémenté
par des simulations plus ciblées, utilisant un modèle
climatique plus élaboré, soit le modèle canadien CMAM.
Dernières modifications le 1 novembre 2007 par
paulchar@astro.umontreal.ca.
|
|