Charles A. Young (1834-1908)




Charles Augustus Young est né le 15 décembre 1834 à Hanover, au New Hampshire. Son père était professeur de Mathématiques et Philosophie Naturelle au Dartmouth College, comme l'avait également été son grand-père. Young y débuta ses études en 1849 à l'âge de 14 ans, et gradua en 1853 à la tête de sa promotion. Homme modeste et pieux, Young songeait à devenir missionnaire, mais en 1856 accepta plutôt un poste de professeur de mathématiques, philosophie naturelle et astronomie au Western Reserve College en Ohio. En 1866 il reprit le poste au Dartmouth College qu'avait détenu son père, parti à la retraite en 1858. En 1877 il devint Professeur d'astronomie à l'Université de Princeton, où il demeura jusqu'à la fin de sa carrière.

Young fut une force novatrice dans plusieurs branches de la physique solaire et de l'astrophysique. En 1870 il captura la première photographie d'une protubérance solaire, et en 1873 fut le premier à utiliser avec succès un réseau de diffraction en spectroscopie astronomique, réussissant en 1876 une des premières mesures de la rotation du Soleil via l'effet Doppler sur les raies spectrales. Chef de file de nombreuses expéditions d'observations d'éclipses aux quatre coins de la planète et à haute altitude, Young bâti sa réputation en bonne partie sur ses études spectroscopiques de l'atmosphère et de la couronne solaire. À l'éclipse de 1870 en Espagne, il découvrit la soi-disant couche d'inversion dans la chromosphère du soleil, une découverte qui fut vivement contestée à l'époque, en particulier par le spectroscopiste britannique J. Norman Lockyer. En 1869, il découvrit une raie d'émission dans la partie verte du spectre coronal, et qui n'avait aucun équivalent en laboratoire. Young, ainsi que son compatriote William Harkness qui avait lui aussi observé indépendamment cette raie, en vinrent à suggérer qu'il s'agissait là d'un élément chimique inconnu sur Terre, et qu'ils baptisèrent "coronium". Plus de 70 ans s'écoulèrent avant que les physiciens solaires en viennent à réaliser que cette fameuse raie était associée à un état hautement ionisé du Fer, indice d'une température coronale de l'ordre du million de degré Kelvin.

Young fut un enseignant fort apprécié et respecté autant à Dartmouth qu'à Princeton, et fut très actif publiquement au niveau de la popularisation de la science et de l'astronomie. Il publia de nombreux ouvrages didactiques, dont son The Sun, longtemps considéré comme le meilleur ouvrage d'introduction à la physique solaire, et qui fut réédité, traduit en plusieurs langues, et demeura populaire jusqu'aux premières décennies du vingtième siècle. Son Manuel of Astronomy, un ouvrage plus technique publié en 1902, fut également réédité à plusieurs reprises, incluant un réédition posthume supervisée par Henry Norris Russell.

Young se mérita plusieurs prix et distinctions durant sa longue carrière, dont la Médaille Janssen de l'Académie des Sciences en 1891, en reconnaissance de ses travaux en spectroscopie solaire. Il fut membre de la National Academy of Sciences et de l'American Philosophical Society, et un membre associé de la Société Royale d'Astronomie en Angleterre. Sa santé se dégradant, Young se retira de Princeton en 1905 pour revenir terminer ses jours à Hanover, où il mourut le 3 janvier 1908

Bibliography:

Poor, J.M. 1908, Popular Astronomy, 16(4), p. 218

Porter, R. (ed.) 1994, The Biographical Dictionary of Scientists, Oxford University Press


                    


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Dernière modification effectuée le 18 janvier 2008 par paulchar@astro.umontreal.ca

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