Johannes Hevelius (1611-1687)




Portrait de Johannes Hévélius [Hewelke] tiré de son Selenographia de 1647.

Johannes Hévélius est né le 28 janvier 1611 à Gdansk en Pologne (devenant plus tard Danzig, avant de redevenir Gdansk). Il étudia le droit à Leiden en 1630, puis se lanca dans un grand tour de l'Europe incluant la Suisse, Londres et Paris, et durant lequel il fit connaissance avec plusieurs astronomes de renom, dont Pierre Gassendi (1592-1655). En 1643 il revint à Gdansk pour compléter ses études en droit tout en travaillant dans l'entreprise familiale, une brasserie. À compter de 1639 il se dévoua à temps plein à l'astronomie, utilisant les ressources financières familiales pour se construire un observatoire privé dans sa propre maison. Ses recherches astronomiques furent également patronées par le roi polonais Jan III Sobieski, sous la forme d'une généreuse pension. Il mourut à Gdansk le 28 janvier 1687, le jour même de son soixante-seizième anniveraire.

On disait d'Hévélius qu'il était imbu d'une vision extraordinairement perçante, au point de pouvoir voir à l'oeil nu des étoiles de septième magnitude. Suivant les traces de Tycho Brahe, Hévélius construisit des instruments astronomiques de très grande taille, lui permettant de pousser la détermination à l'oeil nu des positions stellaires jusqu'à une minute d'arc de manière régulière, surpassant ainsi la précision atteinte par Tycho. À l'aide de sa seconde épouse, Élisabetha, il compila un catalogue stellaire d'une précision alors inégalée, mais beaucoup de ses données furent perdues dans l'incendie qui détruisit sa maison et son observatoire le 26 septembre 1679. Son Atlas Céleste, le labeur de sa vie, fut finalement publié après sa mort par Elisabetha, en 1690.

Au début des années 1670 Hévélius se vit entrainé dans une controverse d'envergure internationale avec John Flamsteed (1646-1719) et Robert Hooke (1635-1703). Ces derniers militaient pour l'usage du télescope et du micromètre dans la détermination des positions stellaires. Le débat finit en match nul en 1679, quand le jeune Edmond Halley (1656-1742) fut envoyé par la Société Royale visiter Hévélius à Gdansk. Halley put confirmer que les mesures d'Hévélius étaient aussi précises que celles produites par les meilleurs télescopes micrométriques qu'il avait emmenés d'Angleterre.

Hévélius fut un astronome de grand renom, et qui su se mériter le respect de ses pairs, Il fut élu à la Société Royale en 1664, et en 1666 se vit offrir le poste de Directeur au tout nouvel observatoire de Paris, une offre qu'il refusa et qui fut finalement acceptée par Giovanni Domenico Cassini. Hévélius effectua de nombreuses observations de la lune, des planètes et du soleil. Le 22 novembre 1444 il réussit à observer les phases de Mercure. Ses observations solaires furent incluses en appendices à ses ouvrages Selenographia (1647), Cometographia (1668) et Machinae Coelistis (1679). À l'aide de ses observations des taches solaires, Hévélius put déterminer le taux de rotation du soleil avec une bien meilleure précision que ses prédécesseurs. Il introduit le terme faculae, qui demeure en usage aujourd'hui, pour décrire les régions filamentaires brillantes habituellement distribuées près des taches. Ses observations de taches solaires couvrant la période 1642-1679 sont particulièrement importantes aujourd'hui, car elles couvrent la période correspondant au déclenchement du Minimum de Maunder, une période d'activité solaire fortement réduite.

Bibliography:

Hevelius, J. 1647, Selenographia: sive, Lunae Descriptio [Facsimile, Johnson Reprint Corporation, New York, 1967].

Szanser, A.J. 1976, Quarterly J. of the Royal Astronomical Society, 17, 488-498.


                        


Retour aux grands moments      

Vers les bibliographies      

Vers les lectures suggerées      

Vers la page d'accueil du GRPS      

Dernière modification effectuée le 18 janvier 2008 par paulchar@astro.umontreal.ca

Tous droits réservés / Copyrighted by
Université de Montréal