Thomas Harriot (ca. 1560-1621)




Portrait parfois identifié comme étant de Thomas Harriot en 1620 (gravure par Francis Delaram, British Museum); reproduit de R.C. Staiger, Thomas Harriot, Science Pioneer, New York: Clarion Books 1998. D'autres sources en font un portrait du mathématicien écossais John Napier (1550-1617) [à clarifier]

Né en 1560, Harriot passa sa vie professionelle sous le patronage de la nobilité, tout d'abord, dans les années qui suivirent sa graduation d'Oxford, sous Lord Rayleigh, et à partir de 1593 sous Henry Percy, Baron de Northumberland.

Malgré son isolation des milieux académiques, Harriot su tenir une correspondance régulière avec d'autres scientifiques et mathématiciens, autant en Europe continentale qu'en Angleterre, notablement Kepler. Cependant Harriot ne publia qu'une infime partie de ses travaux, à l'exception de ses observations comme scientifique accompagnant l'expédition de 1585 de Lord Raleigh au Nouveau Monde, publiées en 1585. Ses volumineux carnets de notes et observations de nature scientifique ne furent redécouverts que beaucoup plus tard, au dix-huitième siècle, mais ne furent étudiés sérieusement qu'un siècle plus tard.

Les premières observations télescopiques de Harriot sont à la hauteur de celles de Galilée et autres contemporains. À partir de juillet 1609, il observa la lune de manière régulière, apparamment dans le but de déterminer la distance terre-Soleil selon la méthode d'Aristarche, à en juger par le très grand nombre de dessins de la lune au premier et troisième quartier retrouvés dans ses carnets d'observations.

Sur la base des documents ayant survécus aux aléas du temps, plus spécifiquement une série de notes datées du 8 décembre 1610 dans ses carnets d'observations, il semble qu'Harriot ait été le premier à observer télescopiquement les taches solaires (Galilée, dans ses disputes avec Scheiner sur la priorité de la découverte des taches, dit les avoir observées pour la première fois durant l'été de 1610, mais aucune documentation indépendante n'existe pour supporter ce dit). Cependant, Harriot ne retourna à l'étude sérieuse des taches solaire qu'un an plus tard. Suite à sa lecture du Sidereus Nuncius de Galilée, Harriot fit plusieurs observations des lunes de Jupiter, mais comme dans le cas des taches il ne semble pas en avoir tiré de conclusions de nature physique ou cosmologique.

Durant toute sa vie adulte Harriot effectua un grand nombre de recherches novatrices sur des sujets aussi variés que la réfraction de la lumière, la mathématique binaire, la ballistique, la géométrie sphérique, la cryptographie et l'algébre. On lui crédite la découverte indépendante de la Loi de la réfraction publiée pour la première fois par Descartes et encore une fois redécouverte par Wilbrod Snell. Ses observations très précise de la comète de 1607 furent subséquemment utilisées par Friedrich Wilhelm Bessel dans le calcul de son orbite, qui conduirent à la réalisation que cette comète était la comète de Halley. Harriot mourut le 1 juillet 1621 à Londres.

Bibliographie:

Chapman, A. 1995, Q. J. R. Astr. Soc., 36, 97-107

Herr, R.B. 1978, Science, 202, 1079-1081

Shirley, J.W. 1982, Thomas Harriot: a biography, Oxford: Oxford University Press


                                           


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Dernière modification effectuée le 18 janvier 2008 par paulchar@astro.umontreal.ca

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